LA FRONTIERE
Qu'est-ce que c'est ?
Pour nous Européens, le terme de « Frontière » évoque une idée de limite et de séparation physique nette et stable entre deux États. Pour les colons Nord Américains, cette expression est totalement différente. La « Frontière » ne fait pas référence à des données géographiques ou topographiques, mais plutôt à des considérations humaines. La « Frontière » n’est pas statique, elle est mouvante. Lors de la conquête de l’Ouest, dans l’esprit des Américains, la « Frontière » permet de différencier le monde connu et colonisé de celui qui ne l’est pas. Tout au long de la colonisation de cet immense pays qui s’étale sur quatre siècles et en direction de l’Est vers l’Ouest, la notion de « Frontière » est omniprésente. C’est cette zone mouvante, en évolution permanente, qui porte le nom de « Frontière ». La « Frontière » désigne donc le « Wild West » l’Ouest sauvage, l’Ouest lointain, autrement dit, le « Far West ». Ce qualificatif de « Frontière » est si ancré dans l’esprit des Américains d’aujourd’hui, que tous les territoires situés à l’Ouest du Mississipi et au Sud Ouest des États Unis, continuent d’être nommés ainsi, même après 1890, date à laquelle la « Frontière » est déclarée officiellement clause.
La conquête de l’Ouest est probablement la dernière grande aventure humaine réalisée sur terre. Ces Européens, pour la plupart, fuyant leur pays et la misère endémique, sont en quête de liberté et de prospérité. Mais ce qu’ils vont endurer dépasse l’imagination. Non seulement il leur faut une volonté farouche et un courage exceptionnel, mais il est nécessaire de posséder un esprit certain d’aventurier et de conquérant, pour oser s’aventurer dans ces contrées inconnues et hostiles, sur des distances considérables et dans des conditions extrêmes.
En 1849, James Marshall un charpentier, découvre par hasard de l’or dans la vallée de Sacramento en Californie, encore sous domination Mexicaine. La nouvelle se repend comme une traînée de poudre. C’est le « Gold Rush ». Cette découverte bouleverse non seulement le pays, mais le monde entier. Les histoires colportées de fortunes faites en un instant attirent des hordes d'immigrants. En fin d’année 1849, ils sont 80 000 à tenter leur chance. Des villes naissent de nulle part, très vite abandonnées dès que le filon est épuisé.
En 1861, quelques États du sud pro esclavagistes font Sécession. C’est la guerre civile entre le Nord et le Sud. Cette guerre extrêmement meurtrière, se termine par la victoire des Nordistes en 1865. C’est à partir de cette date, et jusqu’aux environs de 1900, que l’on situe la période cruciale de la Conquête de l’Ouest. Durant ces 35 années l’Ouest connaît les plus grands bouleversements de son histoire, avant la pacification définitive de tous les territoires colonisés. Deux raisons essentielles vont contribuer au peuplement, d’une ampleur inégalée de la « Frontière ».
" Go West, young man, and grow up with the country " ( Va vers l’Ouest, jeune homme, et grandi avec le pays ). Cette célèbre citation d’ Horace Greeley, publiée en 1865 dans le « New York Tribune », provoque les premiers départs massifs de colons vers l’Ouest. Ensuite, la construction d’une ligne de chemin de fer traversant le pays d’Est en Ouest est élaborée aux prix d’incroyables difficultés. En 1869, l’ «Union Pacific» et la « Central Pacific» se rejoignent. Dès lors plus rien ne s’oppose à l’arrivée massive de colons, car afin de valoriser ces nouveaux territoires, le gouvernement fédéral et les compagnies de chemin de fer mettent tout en œuvre pour faciliter l’implantation des colons en bordure des grandes voies de communication.
LA VIE SUR LA FRONTIERE.
Les rumeurs les plus folles et les plus contradictoires circulent sur ces contrées inexplorées. Richesses naturelles, minerais nobles, terres fertiles sont offertes à profusion à tout pionnier assez courageux pour les exploiter. Mais d’autres rumeurs, nettement moins encourageantes, circulent au sujet de la vie sur la « Frontière ». Pionniers massacrés en grand nombre par des hordes d’Indiens sanguinaires, attaques fréquentes des convois par des hors-la-loi et multiples dangers représentés par les animaux sauvages et l’environnement. Face à de telles conditions, être armé est une nécessité absolue pour espérer survivre. Le fusil de chasse juxtaposé est le principal outil du pionnier. A partir de 1850, les armes évoluent beaucoup, mais la guerre de Sécession permet non seulement de les faire évoluer mais de les fabriquer en très grand nombre.
A partir de 1865, d’énormes quantités d’armes sont revendues par l’armée à bas prix. Alors, porter une arme à la ceinture est le seul moyen de prolonger son espérance de vie ou de l’abréger, selon son habileté. Malgré tout, des villes se construisent et attirent le monde et les commerces.L’argent se gagne et se dépense et les banques se construisent afin que les gens honnêtes puissent placer le leur en toute sécurité, Les saloons poussent comme des champignons. Cela attire une population marginale, composée de personnages très peu recommandables appelés « Desperados », « Renegades » ou « Outlaws », dont la vocation est de s’approprier par tous les moyens autres que pacifiques le bien d’autrui. Ces derniers sont attirés par les profits faciles et la totale impunité de leurs méfaits accomplis. D’autres reniflent là un autre filon dont ils peuvent tirer un profit juteux. L’alcool, le jeu et la prostitution permettent de réaliser d’énormes bénéfices. Dans toute ville de la « Frontière » existe un quartier géographiquement délimité qu’on appelle le « red light district » ou le « hell’s half-acre » autrement dit le demi-arpent de l’enfer. La ligne de démarcation entre l’endroit ou règne le vice et la ville honnête, porte le nom évocateur de « deadline » la ligne de mort, c’est tout dire. Ce que transportent les diligences et les trains intéresse les hors-la-loi. Au sortir de la guerre civile, les immenses troupeaux de bovins sont convoyés par les cow-boys du Texas jusqu’au chemin de fer du Kansas, et des villes bien tranquilles comme Abylène et Dodge-City regorgent alors de saloons, et ces hommes, surexcités en retrouvant enfin la civilisation après des mois d’un travail particulièrement rude dans des contrées sauvages, se laissent aller à quelques débordements.
Contrairement à une idée répandue, l’ouest n’est pas un pays sans loi. En effet très tôt, dans les villes de la « Frontière », mêmes si elles sont encore dans une région qui n’à pas encore obtenu le statut d’État, les municipalités s’organisent pour faciliter la vie de leurs administrés. La population de ce nouveau monde étant principalement anglophone, c’est forcement dans les principes Anglais que l’on puise les références même s’il existe des différences sensibles d’un État à l’autre. Pour les services de police, c’est « Constables », « Marshals », « Sheriffs »et « US Marshals » avec leurs adjoints les « Deputy’s » qui sont repris et Américanisés. C’est le badge métallique estampillé qui est choisit comme signe distinctif de la fonction et épinglé sur la chemise, le gilet ou la veste, à hauteur du cœur du policier. La forme de ce badge connaît de nombreuses variantes. Une étoile à six branches tout d’abord, à cinq branches ensuite, avec des extrémités bien pointues puis emboullées. On a ensuite placé cette étoile dans un cercle, et l’on a conçu aussi des formes plates en forme de bouclier. Le matériau utilisé est le fer blanc ou le cuivre, sans discernement, c’est fonction de ce qui tombe sous la main de l’artisan. Des spécialistes souvent appelés « Gunfighters » sont recrutés pour assurer les fonctions d’homme de loi. Par spécialiste, il faut naturellement entendre « homme de poigne et fin tireur », raison pour laquelle le recrutement est très large, le passé du candidat et sa moralité sont des éléments négligeables. C’est ce qui explique que nombreux « Shériffs » ou « Marshals » sont chargés de faire respecter une loi qu’ils avaient eux-mêmes allégrement transgressée auparavant. Malgré tout, la violence sanglante de la conquête de l'Ouest est une invention des journalistes de l'époque et des cinéastes d'aujourd’hui. Après la guerre de Sécession, de 1865 à 1900, durant 35 ans ou la loi écrite est souvent absente ou chaque homme ou femme est armé, on ne dénombre dans tout l'Ouest que 600 meurtres, alors que dans la seule ville de New York ou le port d'armes est interdit et pour la seule année 1866, on en recense 799. De 1870 à 1885, les années les plus agitées de la conquête de l'Ouest, dans les villes chaudes d'Abilene, Dodge City, Witchita et Cadwell, on n'enregistre que 55 morts par arme à feu. (source J.G.Rosa Oklahoma 1969).
FRONTIER's LAWMAN.
« CONSTABLE ».
Dans les comtés les plus ruraux et les plus reculés de la « Frontière », la police est assurée par un « Constable », Compétent sur le territoire d’une simple commune, il a pour principale mission d’assister le « Sheriff » dans ses fonctions de représentant de la loi, chargé du maintien de l’ordre et de la paix publique.
« MARSHAL » et « Deputy MARSHAL ». ( aussi appelé Town Marshal)
Le « Marshal » est un officier de police compétent en matière criminelle sur l’ensemble d’une ville. Généralement élu pour un mandat de deux ans, il peut toutefois être nommé, par le conseil municipal, lorsque le territoire concerné n’a pas encore obtenu le statut d’État. Le « Marshal » est chargé, de faire respecter la loi et les décisions prises par la municipalité, de constater toutes les infractions pénales, de diligenter les enquêtes, de collecter les impôts et veiller à l’entretien des prisons et des routes. Le « Marshal » a la faculté de recruter un ou plusieurs «deputy Marshal», à titre temporaire ou permanent, afin de l’assister dans l’exécution des procédures civiles et pénales dont il est chargé par la loi. Dans la plupart des contrées de l’Ouest, un système mixte de rémunération est en vigueur. Le « Marshal » touche un salaire fixe relativement faible si l’on tient compte des risques encourus.Mais dans un but évident de recherche d’efficacité, le « Marshal » touche en plus un pourcentage sur les taxes et amendes infligées aux contrevenants ainsi que les primes d’arrêt des criminels arrêtés.
« SHERIFF» et « Deputy SHERIFF ».
Le « Sheriff » est un officier de police compétent en matière criminelle sur l’ensemble d’un Comté. Généralement élu pour un mandat de deux ans, il peut toutefois être nommé, par la législature locale lorsque le territoire concerné n’a pas encore obtenu le statut d’État. Le « Sheriff » est chargé, de faire respecter la loi et les décisions prises par la juridiction du comté, de constater toutes les infractions pénales, de diligenter les enquêtes, de collecter les impôts et veiller à l’entretien des prisons et des routes. Le « Sheriff » a la faculté de recruter un ou plusieurs «deputy Sheriff», à titre temporaire ou permanent, afin de l’assister dans l’exécution des procédures civiles et pénales dont il est chargé par la loi. Comme pour le Town Marshal, dans la plupart des contrées de l’Ouest, un système mixte de rémunération est en vigueur. Le « Sheriff » touche un salaire fixe relativement faible. Mais le « Sheriff » touche en plus un pourcentage sur les taxes et amendes infligées aux contrevenants ainsi que les primes d’arrêt des criminels arrêtés. En cas de nécessité et avec l’accord de la justice locale, le « Sheriff » peut avoir recours à la réunion du « Posse Comitatus », véritable milice populaire, composée de simples citoyens, chargée de l’assister dans l’accomplissement de sa mission.
« US MARSHAL » et « Deputy US MARSHAL ».
Les « US Marshals » sont des officiers Fédéraux compétents en matière criminelle sur l’ensemble d’un district ou d’un État, ou ils sont les représentants du pouvoir Fédéral. Nommés en général pour un mandat de quatre ans, ils sont recrutés par les services du président des États Unis, après avis favorable du Sénat. Ils sont placés sous le contrôle de l’autorité d’un juge Fédéral dont ils sont les officiers exécutifs. Les « US Marshals » sont chargés d’exécuter et de faire respecter les ordres qui leur sont donnés par l’autorité fédérale, de faire respecter la loi sur toute leur juridiction. Ils peuvent réquisitionner tout bien ou tout homme de loi. L’« US Marshal » a la faculté de recruter un ou plusieurs «Deputy US Marshal», à titre temporaire ou permanent, afin de l’assister dans ses fonctions de chef de la police du district. La tache de ces auxiliaires est d’assister l’ « US Marshal » dans l’exécution des procédures civiles et pénales dont il est chargé par la loi. Ils ont en charge de trouver un lieu d’incarcération pour un criminel arrêté, et d’organiser le jugement. Ils paient les gardes, les témoins et les huissiers. Enfin tous les 10 ans, ils ont la charge de recenser la population de l'Union de manière quantitative et qualitative.
joel boulangé